Economie circulaire dans le bâtiment : l'exemplarité de 2 bâtiments publics
Le Bel Air et Villa Carmelha : découvrez les premières applications publications d'économie circulaire dans le bâtiment à Monaco.
Pour commencer, petite question faussement anodine :
Qu’est-ce que l’économie circulaire ?
L’économie circulaire désigne un modèle économique dont le but est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant, à chaque stade du cycle de vie des produits, la consommation et le gaspillage des ressources (matières premières, eau, énergie…), ainsi que la production de déchets.
Ce système durable minimise le gaspillage et s’appuie sur diverses méthodes de conservation et de recyclage pour se détacher de l’approche actuelle, linéaire, qui consiste à « saisir, produire et jeter ».
Et dans le secteur du bâtiment, alors ?
Appliqué aux secteur du bâtiment et de la construction, lesquels sont d’importance à Monaco, quels sont dès lors les grands principes de l’économie circulaire à mettre en œuvre et les applications concrètes ?
L’Union Européenne fixe à 70% les objectifs de valorisation des matières et déchets issus du BTP (en vue du réemploi, recyclage ou autre valorisation) ; à Monaco, la démarche Bâtiments Durables Méditerranéens de Monaco (BD2M) incite fortement les acteurs dans ce sens. L’objectif de valorisation doit permettre de réduire le recours aux ressources naturelles, et, par conséquent, les émissions de carbone .
Le secteur de la construction est largement concerné par l’enjeu de la sobriété carbone. Le réemploi et l’économie circulaire constituent donc l’une des solutions dans le déploiement de sa stratégie bas-carbone. Les matériaux de déconstruction doivent être mieux gérés, en systématisant les diagnostics préalables à la réalisation des travaux afin d'avoir une vue d'ensemble du chantier et une meilleure visibilité sur les exutoires possibles pour le réemploi et la valorisation des matériaux de chantier.
Les premières applications publiques à Monaco…
LE BEL AIR
Projet public de logements domaniaux inscrit dans la démarche BD2M, niveau argent
Le projet s’illustre par son côté novateur en matière d’économie circulaire avec :
- l’affectation d’une personne dédiée à ce sujet pour l’opération : une AMO (assistance à maîtrise d'ouvrage) réemploi
- la réutilisation de la chaufferie de l’ancien Bel Air dans un autre bâtiment public
- la récupération des brûleurs par une entreprise de maintenance
- la récupération de nombreux équipements, en collaboration avec la Mairie de la Turbie (extincteurs, stores banne, climatisations individuelles…).
Côté matériaux, seront utilisés un isolant en coton recyclé et en verre recyclé, et du béton bas carbone. Par ailleurs, les espaces partagés auront la part belle, avec un potager et un espace de troc.
VILLA CARMELHA
Carmelha, bâtiment domanial écoresponsable, inscrit dans la démarche BDM, niveau Or
Rénovation, recyclage, réemploi des matériaux… le projet de construction de l’immeuble de logements Villa Carmelha s’inscrit dans une démarche d'économie circulaire qui a permis de valoriser par le réemploi et le reconditionnement environ 1/3 des éléments de déconstruction, identifiés au préalable, soit environ 7 tonnes eqCO2 économisés.
Monaco, via cette opération, a remis en vente les matériaux d’immeubles démolis. C’est la bonne idée portée par la société Cycle Up (plateforme numérique créée en mars 2018) qui valorise les équipements d’immeubles voués à finir en gravats. (Nous vous en parlions déjà en 2020 : https://www.gouv.mc/Action-Gouvernementale/L-Environnement/Actualites/Les-Rencontres-de-la-transition-energetique-avec-la-presse-3eme-edition )
Les points forts de la Villa Carmelha :
- La récupération des briques de la villa et du trottoir, destinées à la création du revêtement sol extérieur
- L’intégration de Cycle Up pour la revente, le recyclage ou la réutilisation
- La minimisation du recours aux matériaux neufs.
Retenons que l’économie circulaire est avant tout une économie de la collaboration. C’est pourquoi des partenariats et des synergies doivent continuer à être développés, notamment avec les acteurs locaux, de l’économie sociale et solidaire, et les fabricants.